https://www.traditionrolex.com/25 Rwanda 2017 : le choix entre une nation forte et un avenir incertain

Rwanda 2017 : le choix entre une nation forte et un avenir incertain

Par 2015-03-12 22:16:29

[caption id="attachment_394" align="alignnone" width="768"]Dr Pierre Damien Habumuremyi Dr Pierre Damien Habumuremyi[/caption]

Ces derniers jours, à la une de certains journaux, médias, blogs et divers réseaux sociaux, on trouve un sujet de politique dit sensible sur le Rwanda : la limite du mandat présidentiel à l’aube de 2017. A lire à travers différents titres, contrairement à ce que les mauvaises langues propagent, une chose est sûre : les gens au Rwanda s’expriment ouvertement même pour un sujet de controverse de contrôle du pouvoir d’Etat.

Après avoir lu et analysé en profondeur les arguments pour et contre l’ouverture du mandat présidentiel dans le contexte constitutionnel actuel du Rwanda, deux questions fondamentales me viennent à l’esprit : La constitution d’un pays est-elle au service du peuple ou est-ce l’inverse ? Dans le contexte du Rwanda, faudra-t-il sacrifier la volonté du peuple au profit des interprétations erronées de l’inamovibilité constitutionnelle ? En d’autres termes, que choisir entre la continuité pour un Rwanda fort, affirmé et souhaité par le peuple et le choix pour un avenir incertain ?

La grandeur d’un pays n’est pas mesurée à partir de sa taille, ses milliers d’habitants, ses richesses et ressources naturelles ni par rapport à ses affinités avec le monde occidental.

La grandeur d’un pays, c’est sa cohésion interne et son identité nationale intrinsèque, sa dignité et sa souveraineté, sa stabilité politique et sécuritaire, son ouverture tout à zimuth, ses performances politiques, sociales et économiques.

La grandeur d’un pays n’est rien d’autre que la relation de convergence entre les leaders et les citoyens de ce pays pour un devenir meilleur partagé c’est-à-dire la qualité du contrat social entretenu entre les citoyens eux-mêmes et avec leurs dirigeants.

Les gens de ma génération, moi-même inclu, n’avons pas eu la chance de connaître un pays avec de telles caractéristiques dès le jeune âge. Nous connaissons un tel Rwanda depuis seulement 20 ans . Et ce nouveau Rwanda est le fruit de sacrifices de certains de ses fils et filles qui ont amorcé l’ère de libération avec le Front Patriotique Rwandais piloté par son leader charismatique Paul Kagame.

Si le peuple rwandais chante aujourd’hui les acquis du nouveau Rwanda, ce n’est pas une démagogie historique, c’est une réalité toute faite et visible à travers le pays et à tous ceux qui veulent voir.

L’identité rwandaise a succédé aux clivages ethniques et régionales, la garantie d’espérance de vie a pris place en remplaçant l’incertitude du lendemain, l’éducation pour tous est devenue réalité en dehors de toute marginalisation, tandis que les bonnes conditions de vie ont chassé la misère chronique des populations. La loi qui, hier, était celle du plus fort, est aujourd’hui devenue loi applicable à tous et la justice sociale est de règle.

Toutes ces performances ne sont pas le fait du hasard ou d’un miracle tombé du ciel. Il est le résultat d’un travail inlassable abattu par les architectes du nouveau Rwanda avec à la tête l’Architecte en Chef, le Président Paul Kagame.

Si l’on se réfère à la situation chaotique du Rwanda des années 90 et spécialement celle consécutive au génocide des Tutsi de 1994, personne ne pouvait croire que le Rwanda allait sortir de ses cendres. Il a fallu l’ingéniosité idéologique et pragmatique de ses leaders et surtout de l’avant-garde de Paul Kagame, qui, aujourd’hui, est acclamé par le peuple dans les quatre coins du pays, comme garant des acquis de la libération du Rwanda.

Dans un espace de seulement vingt ans de maturation politico-idéologique, peut- on prétendre que la base super structurelle peut garantir la pérennité des acquis de l’armature sans l’accompagnement des architectes encore actifs, avisés et incarnant la confiance du peuple ?

A mon avis et en solidarité avec le peuple qui s’exprime ouvertement, le Rwanda a toujours besoin de ce leadership qui a fait la différence dans la reconstruction du Rwanda pour tous les Rwandais et qui a réussi là où les autres ont failli. Ce leadership a travaillé avec succès sur les vrais chantiers de promotion politique, sociale et économique de tout un peuple sur le plan national, régional et international. Ces chantiers méritent d’être consolidés à l’horizon de 2017 et même au-delà.

Le débat sur la limite du mandat Présidentiel me semble être un faux débat d’autant plus que la constitution rwandaise y est flexible et claire contrairement à ce que les gens peuvent croire.

A mon avis, le vrai débat devrait plutôt se focaliser sur ce qu’on a fait de ce mandat présidentiel ; si celui-ci a servi les intérêts du peuple et non les intérêts individuels, de la famille politique ou de la famille d’appartenance.

Nous l’avons observé, dans bon nombre de pays, les élections ne sont qu’un plébiscite des gens qui veulent accumuler les richesses sous le fardeau de leurs électeurs et à la fin du mandat, le peuple assujetti réclame leur départ même avant la fin du mandat.

Au Rwanda, la situation est tout à fait différente, le peuple apprécie à juste titre les prestations du Président Paul KAGAME et de sa famille politique le FPR dans tous les domaines de la vie nationale : l’unité nationale, la sécurité, la promotion de l’éducation et de la santé, la performance économique, la promotion de la femme et des jeunes, bref la promotion des meilleures conditions de vie de toutes les catégories de la population du Rwanda. Le peuple rwandais n’est pas naïf, il sait faire la comparaison entre le Rwanda meurtri des années 90 et le Rwanda fort, inclusif et de dignité d’après 1994.

Depuis un certain temps nous tous entendons presque tous les jours le peuple qui s’exprime spontanément dans les médias, et dans les différents forums, visites présidentielles, les conseils de districts et les forums de membres du FPR et même d’autres partis politiques.

Il réclame l’ouverture du mandat Présidentiel pour être sûr de la continuité, du renforcement des acquis et de la progression linéaire et inclusive du Rwanda à l’horizon et après 2017.

Pour ce peuple, vaut mieux compter sur un mariage réussi avec un leader d’actions et du peuple, avec des « résultats apparents que sur l’opportunisme à venir incertain ».

Selon le peuple, le garant de cette assurance n’est autre que le Président Paul Kagame qui se met dans la peau des citoyens, les écoute et les côtoie au fond de leurs villages pour enfin changer leurs conditions de vie.

Pourquoi est-ce que je dis maintenant que le débat, sur l’ouverture du mandat Présidentiel est un faux débat ? C’est d’abord parce que, la constitution doit servir les intérêts du peuple ou doit être au service du peuple qui est le souverain primaire.

Ensuite la constitution est par essence l’émanation de la volonté populaire.

En troisième lieu, même le droit international public confirme l’autodétermination des peuples à disposer d’eux-mêmes (article 1er al 2 de la Charte des Nations Unies)[1]. C’est-à-dire que le peuple a le droit de décider sur ce qui lui convient et dans ses propres intérêts sans recevoir les injonctions des forces extérieures.

Le débat devrait plutôt se focaliser sur comment traduire la volonté du peuple en actions concrètes et dans quels délais ? L’article 193, alinéa 3 de la constitution est sans équivoque. Lorsque la révision de la constitution porte sur le mandat du Président de la République, elle doit être approuvée par référendum, après son adoption par chacune des Chambres du Parlement.

Le même article stipule que l’initiative de la révision de la constitution appartient concurremment au Président de la République après délibération du Conseil des Ministres et à Chaque Chambre du Parlement sur vote à la majorité des deux tiers de ses membres.

Comme on peut le constater, il n’ya pas d’inamovibilité constitutionnelle du mandat du Président de la République. C’est pourquoi à mon avis la balle est dans le camp de l’autorité investie des prérogatives d’initier la révision de la constitution et en conformité avec l’article 101 de la Constitution et soumettre la proposition au référendum populaire.

Après l’initiation de la révision constitutionnelle telle que prévue par l’article 193, une commission ad-hoc peut être mise en place pour piloter le processus jusqu’au référendum en collaboration technique avec d’autres institutions spécialisées notamment la Commission de Réformes Juridiques et la Commission Nationale Electorale.

 

D’ores et déjà, le peuple s’est exprimé en faveur de cette révision pour permettre la continuité, la stabilité et le renforcement des acquis du Rwanda fort actuel et futur sous l’égide de son principal architecte, le Président Paul Kagame. Le peuple n’attend que le jour du référendum pour exprimer sa volonté. Et pour lui, entre un Rwanda performant avec son Leader qui l’incarne et un avenir incertain qui peut être à la coupe de l’opportunisme politique, je dirai sans embages, le choix est clair !

 

Dr Pierre Damien HABUMUREMYI

Ancien PremierMinistre de la République du Rwanda

Chancelier de la Chancellerie des Héros et des Ordres Nationaux.


 

 

 

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